Porter des hijabs en polyester ou en nylon ? Les dernières découvertes scientifiques sur le cerveau
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Lisez ceci avant d’enfiler votre hijab demain. Si votre foulard est en polyester ou en nylon, vous portez, et respirez probablement, de minuscules fibres plastiques chaque jour. Ces microfibres « invisibles » ne disparaissent pas simplement. Elles se dispersent dans l’air intérieur, là où nous passons la majeure partie de notre vie, et deviennent une exposition constante que vous inhalez ou ingérez accidentellement. Plusieurs équipes scientifiques l’ont mesuré : dans des appartements au Danemark, Vianello et al. ont utilisé un mannequin thermique respirant et trouvé des microplastiques dans chaque logement analysé (1,7–16,2 particules par m³, majoritairement du polyester). La conclusion était sans appel : l’air intérieur est une voie d’exposition directe, et les fibres synthétiques sont présentes et inhalables.
Une revue d’un institut national de santé néerlandais (RIVM) a rassemblé la littérature initiale et donné des chiffres : les concentrations typiques de microplastiques en intérieur allaient d’environ 1,6 à 9,3 microplastiques par m³ (pics à ~20), les textiles étant identifiés comme principale source intérieure à cause de la libération de fibres lors du port et de l’entretien.
Alors, est-ce que ce plastique pénètre dans le corps ? Oui. Une équipe néerlandaise de la Vrije Universiteit Amsterdam, dirigée par Heather A. Leslie et Marja H., a développé une méthode de pyrolyse-GC/MS validée et a rapporté la première détection et quantification de particules plastiques dans le sang humain. C’est la preuve directe de la biodisponibilité systémique due à l’exposition quotidienne.
Et qu'en est-il du cerveau ? En 2025, une étude évaluée par des pairs dans Nature Medicine (« Bioaccumulation of microplastics in decedent human brains ») a analysé des tissus d'autopsie. Ils ont découvert que les concentrations de micro- et nanoplastiques étaient 7 à 30 fois plus élevées dans le cerveau que dans le foie ou les reins, avec environ 50 % de concentration cérébrale supplémentaire dans les échantillons de 2024 par rapport à ceux de 2016, et des dépôts notables le long des parois cérébrovasculaires ; les cas de démence présentaient des charges encore plus importantes.
Il existe aussi une problématique respiratoire plus proche de nous concernant le nylon et le polyester portés près de la bouche et du nez. Des expériences sur des organoïdes des voies respiratoires humaines et murines montrent que les microfibres de nylon et de polyester peuvent nuire au développement de l’épithélium des voies respiratoires. Cela ne prouve pas un danger quotidien lié à une écharpe, mais cela établit la plausibilité biologique que certaines fibres synthétiques et leurs additifs ne sont pas inertes pour les tissus des voies respiratoires.
Que faire de ces informations ? Pas de panique, il vous faut un plan. Commencez par réduire le plastique là où c’est le plus facile et le plus fréquent : ce que vous portez toute la journée, juste à côté de votre zone de respiration. Le polyester et le nylon sont des plastiques ; ils libèrent des microfibres plastiques. Les cellulosiques régénérés comme le bambou et la viscose ne sont pas des plastiques ; bien que tout textile puisse perdre des fibres, les peluches cellulosiques ne sont pas des microplastiques par définition. Associez des choix de tissus plus judicieux à un entretien plus doux (lavages à faible friction, évitez le sèche-linge chaud si possible, utilisez des filtres/sacs si vous devez laver des synthétiques en machine) pour limiter la libération et l’exposition.